Adaptation

Les animaux fantastiques : comment étendre un univers au cinéma ?

17:00

Bonjour chez vous ! 

Avec la publication de "Harry Potter et l'enfant maudit" et l'adaptation des "Animaux Fantastiques", on peut dire que 2016 est définitivement l'année du retour de l'univers de J.K. Rowling. Je n'ai pas l'habitude de consacrer un article entier rien qu'à un film mais "Les Animaux Fantastiques" vont faire figure d'exception car il y a pas mal de choses à en dire. 


C'est en 2013 que l'auteure annonce sa volonté d'étendre l'univers cinématographique d'Harry Potter en adaptant le livre "Les Animaux Fantastiques". Les lecteurs les plus assidus d'Harry Potter connaissent le bouquin en question : ce petit livre de 120 pages fait partie de la bibliothèque de Poudlard. Il s'agit d'un bestiaire de tous les animaux magiques que nous pouvons croiser dans l'univers que nous connaissons. Pas de personnage, pas d'histoire, pas de péripéties, aucune narration. Juste l'énumération de tout un tas de bestioles.
Personnellement, à l'annonce de ce nouveau projet de film je n'étais pas totalement convaincue de sa pertinence. Comme certains, j'ai eu la crainte que ce projet soit creux et sans autre intérêt que de relancer la machine à dollar. Concrètement : comment adapter un livre qui ne possède pas d'histoire ? 
C'est pour ça qu'aujourd'hui je souhaite revenir sur l'adaptation des "Animaux Fantastiques" car je pense que c'est un cas d'école et qu'il serait intéressant d'en parler. 





"Les Animaux Fantastiques" : adapter un bestiaire au cinéma

Newt Scamander est un jeune magizoologiste anglais qui se rend à New-York. Dans sa petite valise en cuir se cache tout un zoo de créatures magiques. Malheureusement, après un bête incident avec un "non-maj" (l'appellation américaine des moldus), plusieurs créatures s'échappent de la valise et prennent leurs aises dans la ville ce qui ne ravit pas la communauté magique new-yorkaise qui a ses propres soucis : depuis quelques temps, une menace de nature inexpliquée sévit en ville et risque de révêler l'existence des sorciers aux yeux de tous. 

Newt Scamander est le personnage à l'origine du livre de cours sur les animaux fantastiques que les élèves de Poudlard étudient lors de leur scolarité. Un nom que chaque lecteur d'Harry Potter a donc pu voir à plusieurs reprises au cours de leur lecture. C'est autour de ce héros que s'articule ce premier film d'une nouvelle franchise. Quelles aventures a mené le magizoologiste pour croiser la route de tous ces animaux et les étudier ? 

Newt Scamander, on connait son nom mais on ne connait pas son histoire. Réalisé par David Yates (qui a réalisé les 4 derniers films Harry Potter), scénarisé et produit par JK Rowling, le film retrace l'arrivée de Newt Scamander aux Etats-Unis. A la différence de "Harry Potter et l'Enfant maudit" ou le script avait été écrit par deux autres personne (puis validé par JK), ici c'est l'auteure elle-même qui a écrit tout le scénario. Le fait qu'elle en soit aussi la productrice signifie que c'est elle qui a toujours eu le dernier mot sur les choix scénaristiques et artistiques de cette production. 
Et du reste, on ressent beaucoup plus la patte de J. K. Rowling dans ce film que dans la pièce de théâtre. Avec son site Pottermore, l'auteure nous a prouvé à plusieurs reprise que l'univers d'Harry Potter est beaucoup plus étendu que ce qu'on peut lire au travers des sept tomes. Régulièrement il y avait des textes supplémentaires autour de certains personnages pour leur apporter un peu plus de profondeur et c'est le sentiment qu'on a avec cette aventure de Newt Scamander. C'est une histoire additionnelle à laquelle elle a insufflé tout son imagination et son amour. 

Tina, Newt, Queenie et Jacob : nouelles têtes d'affiche pour les Animaux Fantastiques


Etendre l'univers d'Harry Potter : mission accomplie

Rompre avec l'univers d'Harry Potter...

Cette fois-ci, nous sommes loin, très loin de l'école Poudlard et c'est très certainement la première chose qu'il fallait pour que "Les Animaux Fantastiques" devienne une extension digne de ce nom. Prenant place 70 ans avant les évènements du premier tome d'Harry Potter, nous sommes en plus dans un tout autre univers géographique. 
Bien que se déroulant dans à la fin des années 20, les décors semblent plus modernes. Surement du au fait que nous ne sommes plus dans l'école et que les paysages sont ici beaucoup plus citadins. En terme de costume, on dit également au revoir aux sinistres robes de sorciers car ici, tout le monde porte les vêtements d'époque. 
Plus question de voir grandir de jeunes adolescents. J. K. Rowling a annoncé que les films (il y en aura cinq) se dérouleraient sur 19 ans, mais nous avons un casting d'adultes à l'affiche. Newt, Tina, Queenie et Jacob sont les nouveaux héros de cette nouvelle série de film. Des héros qui tranchent avec ceux que nous avons cotoyés en livre ou en film pendant plus de 10 ans. Aucun ne ressemble à Harry, à Ron ou à Hermione. C'est plutôt appréciable de voir de vraies identités plutôt que des personnages qui auraient pu sentir un peu le réchauffé. La temporalité change également : si dans Harry Potter tout l'action se déroule sur une année scolaire, ici il ne se passe que quelques jours entre le début et la fin du film. 



... sans oublier d'où on vient

Il serait bête d'étendre un univers sans jamais le raccrocher à l'oeuvre originelle. Si j'ai d'abord pointé toutes les différences avec "Harry Potter" je pense qu'il est aussi important de souligner que "Les Animaux Fantastiques" parvient subtilement à se lier à l'oeuvre que l'on connait déjà. Sans jamais tomber dans les lourdeurs on évoque occasionnellement des noms de famille connus par les fans, des noms de profs à Poudlard, etc..
"Les Animaux Fantastiques" nous offre un monde ouvert, plus étendu, la promesse de films qui vont nous faire voir une multitude de choses que nous ne connaissons pas encore. C'est déjà fou de découvrir le versant américain de la sorcellerie mais ça le sera tout aussi de voir où vont nous emmener les prochains films : France, Bulgarie, pays Nordique, Asie... Tout est possible mais avant tout il ne faut pas perdre de vue que cette nouvelle série de film devra à un moment ou à un autre se rapprocher d'Harry Potter afin de former un lien, un pont qui permettra au deux séries de se lier dans un même ensemble narratif à la manière de "Star Wars" ou du "Seigneur des Anneaux". D'ailleurs, les premières secondes de l'écran titre nous le rappellent bien : quand le thème musical d'Harry Potter résonne dans la salle de cinéma silencieuse, tout le monde a un frisson de nostalgie et personne n'oublie pourquoi "Les Animaux Fantastiques" existe. 


Un mot pour la fin :

"Les Animaux Fantastiques" est un bon film qui introduit une nouvelle manière d'appréhender le monde magique de J.K. Rowling. Des thématiques plus adultes, des personnages nouveaux qui se mêleront très bientôt à des visages déjà connus dans la saga. Si je n'étais pas convaincue personnellement par ce nouveau projet de film, je dois dire que je reviens sur ma première impression pour en redemander encore un peu plus ! Il y a beaucoup d'histoires magiques à raconter et le tandem Rowling/Yates y parvient à merveille. Même si Newt et sa bande risque de devenir un peu plus secondaires dans les suites (je n'invente rien, ça a clairement été annoncé), j'avoue attendre déjà les prochains films avec beaucoup d'impatience !

Auteure Féminine

Fleurs au creux des ruines - Chloé Chevalier : une très bonne surprise !

17:00

Bonjour chez vous ! 

On se retrouve aujourd'hui avec un tout petit livre qui ne vous pendra pas beaucoup de temps de lecture mais dont les émotions vous suivront ! J'avais envie d'une lecture que je pouvais dévorer très rapidement et je me suis tournée vers "Fleurs au creux des ruines" sorti au début du mois. 

Si vous suivez mon blog depuis un moment alors le nom de Chloé Chevalier ne vous est pas inconnu. Il s'agit d'une auteure que j'ai découvert au début de l'année avec un premier tome nommé "Véridienne". Une lecture dont j'avais adoré l'univers et pour laquelle j'attendais impatiemment la suite. Depuis, le tome 2 "Les Terre de l'Est", publié cet été, est dans ma bibliothèque sans que je puisse trouver le temps et la disposition pour m'y mettre sérieusement.


"Fleurs au creux des ruines" keskecé ?

"Fleurs au creux des ruines" c'est le petit dernier de la saga des "Récits du Demi Loup". C'est un recueil de nouvelles dont l'action est antérieure aux évènements du premier tome.
Publié chez Hélios, le versant "livre de poche" de la maison d'édition mère "Les Moutons Électrique", il s'agit là d'un livre si petit que j'ai failli le louper quand je l'ai cherché dans les rayons de ma librairie. 120 pages au compteur avec à l'intérieur quatre petites nouvelles.


Qui peut le lire ? 

Tout le monde ! D'une part parce que le format nouvelle permet une lecture rapide mais aussi parce que les histoires sont géniales (on y revient plus tard).
Si vous avez déjà lu les deux premiers tomes des "Récits du demi loup" alors ce recueil ne pourra que combler votre plaisir et compenser l'attente du troisième tome. Idem, si comme moi, vous n'en avez lu qu'un. 
Et même si vous êtes novice et que vous n'avez lu aucun des deux premiers tomes, "Fleurs au creux des ruines" sera un régal pour votre imagination Les histoires prenant place bien avant les évènements du premier tome, vous ne vous sentirez pas perdus à leur lecture et cela vous fera une très bonne introduction au style de Chloé Chevalier. 


Et du coup, c'est bien ? 

C'est plus que bien, c'est absolument génial ! Je ne voudrais pas tomber dans le piège de vous résumer chacun des nouvelles car ce serait vous gâcher la surprise. Mais j'ai été très agréablement surprise par la façon dont Chloé Chevalier a réussit à me captiver avec ses nouvelles. 
Comme je l'ai dit un peu plus haut je ne suis pas du tout habituée au format des nouvelles, mais en ce qui concerne ce petit recueil, je me suis retrouvée happée par chacune des histoires racontées. Je partais déjà un peu conquise : "Fleur au creux des ruines", rien que la musicalité de ce titre m'a convaincue.
Tout comme pour le premier tome, j'ai été charmée par le style d'écriture. Beaucoup de descriptions, de figures de style mais un ensemble harmonieux et littéraire que j'ai aimé retrouver une nouvelle fois. En quelques bonnes tournures de phrases, Chloé Chevalier parvient à dresser le portrait complet d'un personnage. Elle réussit le tour de force de nous impliquer émotionnellement dans ce qu'ils vivent le temps que quelques pages. Je repense encore avec beaucoup d'émotion à la nouvelle "L'Art ou la Viande" qui m'a véritablement bouleversée. 


En bref :

Une très très très bonne surprise ! Un coup de coeur évident pour ces quatre nouvelles aussi diverses que variées qui sont à la fois prenantes, angoissantes, touchantes et émouvantes. Un recueil qu'on peut lire même si nous ne sommes pas (encore) familiers à l'univers du Demi-Loup ! Je vous le recommande très chaudement ! 

Auteur Masculin

Les petites fées de New-York de Martin Millar : un roman fantaisiste

17:00

Bonjour chez vous !

Je ne vais pas le cacher. Depuis le début du mois je suis sur un très gros challenge que je ne vais pas détailler tout de suite (mais bientôt promis, promis !) mais qui m'empêche concrètement de garder le rythme de lecture auquel je suis habituée le reste du temps. C'est à cause de ce challenge que j'ai, entre autres, mis plus de 18 jours pour terminer un petit roman de poche d'à peine 350 pages ! Mais bon, maintenant que ma lecture est terminée, je suis contente de partager mon avis avec vous ! 

De quoi ça parle ?

Morag et Heather sont deux petites fées écossaises qui se retrouvent bannies de leur pays natal. Elle trouve refuge à New York. Après une violente dispute les deux fées se séparent. Heather se retrouvent avec l'insupportable et antisocial Dinnie tandis que Morag rencontre sa voisine, Kerry, une adorable jeune femme atteinte de la maladie de Crohn. Les deux fées vont tout mettre en oeuvre pour arranger les soucis des deux humains, mais c'est sans compter leur propension légendaire pour s'attirer des ennuis. 

Publié chez Folio SF, 354 pages. 



Heather et Morag sont les fées les plus punks qu'on puisse croiser un jour : cheveux teints dans des couleurs provocantes, kilts troués et une fâcheuse tendance à jouer des chansons des Ramones sur leurs violons électriques ce qui est considéré comme un sacrilège pour les autres fées celtes qui sont si attachées à leurs traditions. 

350 pages, si j'avais eu un rythme de lecture normal, je l'aurai dévoré en quelques jours à peine. Pour cette fois, j'aurais mis un peu plus de deux semaines et j'ai peur que cela n'entame un tout petit peu mon avis sur ce bouquin. 
C'est un roman plein de qualités, les personnages principaux très attachants et ça a été un vrai plaisir de suivre leurs aventures. En dehors des deux petites fées écossaises nous avons aussi les fées anglaises et irlandaises mais surtout les fées résidents à New-York : des italiennes, des ghannéenes, des chinoises, etc. A l'instar des humains, le peuple des fées est cosmopolite et la rencontre de tous ces peuples peut parfois faire des étincelles. Dinnie et Kerry, les deux humains principaux de ce roman sont aussi des personnages intéressants que j'ai suivi avec beaucoup d'intérêt, mention spéciale à Kerry qui est le personnage le plus adorable que j'ai pu croiser ces derniers temps.

Je crois que ce que j'ai aimé le plus dans ce livre c'est le mélange entre notre société moderne (on relativise ici le mot moderne puisque le bouquin date des années 90) et tout le folklore celte. C'est un joli roman de fantasy qui peut être facilement abordé par ceux qui ne sont pas amateurs du genre.
Chose aussi que j'aimerai préciser dans cette chronique, il est assez rare que je lise des livres qui contiennent une préface. C'est le cas ici avec Neil Gaiman qui introduit "Les petites fées de New-York". Neil Gaiman est un auteur américain, son nom vous ai peut-être familier car il est de plus en plus considéré comme l'un des auteurs américains majeurs de notre époque. Personnellement, je n'ai pas encore lu ses livres mais je suis très intéressée par "American Gods" cité dans la préface qui évoque à peu près la même thématique que le roman de Martin Millar.

Seul petit défaut de ce livre (mais qui peut être imputable au temps que j'ai mis à le finir) : il y a certaines longueurs et par moment le récit peut avoir tendance à tourner en rond. En soit ce n'est pas dramatique mais certaines péripéties se répètent par moment ce qui peut être agaçant.


En bref :

Une très jolie découverte que cette lecture : tout repose sur ses personnages hauts en couleurs et attachants. L'univers de ce bouquin est très sympa et mériterait presque d'être développé dans d'autres tomes. 

Auteur Masculin

Bleu, blanc, sang, tome 1 - Bertrand Puard : un premier tome très introductif

16:14

Bonjour chez vous !

Il existe certains titres dont on entend jamais parler, des auteurs qu'on ne connaît pas et soudain du jour au lendemain, on voit les couvertures fleurir sur tous les blogs et sur toutes les chaînes booktube. Aujourd'hui on va parler d'un de ces livres dont la promo a été plutôt efficace. 
"Bleu, blanc, sang" c'est le genre de titre qui claque, qu'on retient et quand on ne se penche pas immédiatement sur son synopsis on imagine un roman qui traite de notre triste actualité mais il n'en est rien ! Le sinonpsis m'a beaucoup tentée et par le biais du site NetGalley j'ai pu accéder au premier tome en partenariat. Et donc avant de rentrer dans le vif du sujet je tiens à remercier NetGalley et les éditions Hachette pour l'envoi de ce livre. 




De quoi ça parle ?


Juin 2018, la France entière fait le deuil de son Président de la République dont on célèbre les funérailles à Notre Dame de Paris. Au même instant, à New York, une vente aux enchères voit ses records de vente exploser pour une toile datant de la Révolution, exécutée par une peintre totalement inconnue. Au même moment, une toile de cette même artiste être pulvérisée alors qu'elle était dans un convoi. Toujours au même instant, monsieur Brunante, spécialiste de la peintre est enlevé avec sa femme. 
Eva, jeune artiste reconvertie dans un poste administratif va tout mettre en oeuvre pour retrouver son père. Pour cela, elle s'allie avec un membre de Riposte : une organisation qui veut voir exploser l'organisation politique en place.

Publié chez Hachette, 297 pages


Voila une histoire bien originale que "Bleu, Blanc, Sang". Bertrand Puard nous livre ici un thriller qui mêle art, rancoeurs familiales et conflits politiques. Un drôle de mélange qui évoque par moment "Da Vinci Code" de Dan Brown. Le style d'écriture est nerveux et efficace et je me suis surprise à tourner très rapidement les pages pour arriver beaucoup plus vite que je ne l'imaginais à la fin de ce premier tome. Il y a un très bon rythme, l'action se déroule de manière fluide et je ne me suis pas ennuyée une seule seconde.

Cependant on pourrait reprocher à "Bleu, Blanc, Sang" d'être un premier tome beaucoup trop introductif. Bien que l'écriture soit totalement prenante, ces 300 premières pages ne sont là que pour nous présenter l'ensemble d'une trilogie. Beaucoup de choses nous sont présentés et une très grande part de mystère demeure pour la suite. Mais ce premier tome survole certains aspects que j'espère voir dans les suites. Par exemple, j'aimerai beaucoup voir un peu plus de profondeur pour les personnages principaux qui sont encore trop peu développés à mon goût. Si ce premier tome laisse place à l'action j'espère que le deuxième prendra un peu plus le temps de poser ses personnages pour nous permettre de nous y attacher (mais vu la tournure que prennent les évènements, j'en doute !)
En ce qui concerne les suites, je pense bien évidemment me les procurer pour les lire prochainement. Malgré quelques petits défauts, ce premier tome a été une très bonne surprise et un très bon moment de lecture. 

En bref : 

Une lecture très prenante, un roman d'exposition qui promet de belle chose pour la suite mais qui devrait un peu plus développer ses personnages si nous voulons nous y sentir attaché.