Adaptation

Un livre et un film #1 : Nos Etoiles Contraires

17:00

"Nos Etoiles Contraires", il y aurait beaucoup de choses à en dire car cela fait des mois que j'ai lu le livre et que j'attendais sa sortie au cinéma. Maintenant que j'ai vu le film je suis très heureuse et impatiente de pouvoir vous partager mon avis sur la question. 


Pour commencer de quoi ça parle ?

Hazel Grace Lancaster a 17 ans et souffre d'un cancer contre lequel elle lutte depuis des années grâce à un traitement expérimental. A la demande de sa mère qui la trouve un peu trop mélancolique elle rejoint un groupe de soutien pour adolescents malades où elle rencontre Augustus Waters, 18 ans, en rémission après un cancer qui lui a couté l'amputation d'une jambe. 




Quand j'ai lu le livre :

"Nos Etoiles Contraires" est écrit par John Green et a été publié en 2012. Il fait partie des livres qui ont envahi la blogosphère en très peu de temps. Je voyais tout le temps cette couverture bleue, noire et blanche fleurir partout sur la toile avec des titres tellement accrocheurs que j'ai finalement été intriguée. Je n'ai lu aucun article le concernant car je ne voulais avoir aucun élément de l'histoire avant d'avoir le livre entre les mains. 
Je suis donc allée à la Fnac pour chercher ce fameux Graal. Après quelques minutes de recherche rien. Je me tourne alors vers une vendeuse qui m'entraine vers le rayon "littérature jeunesse" et alors je vois le livre. J'ai soudain un doute, j'ai 22 ans et je me retrouve à acheter un livre pour ado. Ca ne m'étais pas arrivé depuis des années (à part Hunger Games que je trouve quand même très adulte). Et si je faisais fausse route ? Et si j'allais tomber sur une histoire totalement mièvre où tout est rose et où tout se termine bien dans le meilleur des mondes ? 
Je décide quand même de prendre le livre et je le lis immédiatement. Et là... je le dévore, littéralement. En deux jours je me suis retrouvée submergée par des émotions que je n'aurais jamais cru capable d'avoir en lisant un livre. La force des personnages et de leur histoire, je me suis pris une véritable claque dans la gueule et j'ai refermé le bouquin avec l'intime conviction que je venais de lire une des plus belles histoires depuis le début de l'année. J'ai attendu patiemment de voir le film, non sans une certaine appréhension et voila qui est désormais chose faite. 



Quand j'ai vu le film :

Quand je vais au cinéma pour voir une adaptation ce n'est jamais sans une certaine inquiétude : est-ce que je vais être déçue ? Est-ce que j'attends trop de ce film ? Est-ce que les acteurs vont me plaire ? Est-ce que le réalisateur va rester fidèle à l'histoire ?

"Nos Etoiles Contraires" a comblé toutes mes espérances en matière d'adaptation. C'est très très très fidèle et respecte à la ligne près certains dialogues du film. Même si je n'ai lu le livre qu'une fois il y a quelques mois ne n'ai pas eu l'impression qu'il manquait certains passages. J'ai vu tout ce que j'avais envie de voir dans le film. 
La bande son est géniale, très touchante et assez présente pour qu'on la remarque sans pour autant qu'elle prenne le pas sur ce qu'il se passe à l'écran. 

J'ai eu un immense coup de coeur pour les acteurs qui m'ont fait aimer les personnages plus que je ne les aimais déjà. J'ai trouvé Augustus beaucoup plus touchant et vrai que dans le livre, l'interprétation est pleine de justesse et de sincérité. J'ai redécouvert Laura Dern dans le rôle de la mère d'Hazel alors que je ne l'avais pas vu dans un autre film que Jurassic Park. Pour moi ça a été une révélation car je n'avais jamais trop prêté attention au personnage de la mère en lisant le livre. Là j'ai découvert une femme sensible et concernée. J'ai aimé cette interprétation tout en douceur et en légèreté. Un grand bravo pour avoir donné à ce personnage plus de relief qu'il ne semblait avoir dans le livre. 
Et que dire de Shailene Woodley ? Ca fait quelques temps que je la vois un peu partout au cinéma : Divergente, The Spectacular Now... J'ai l'impression que c'est une nouvelle étoile montante d'Hollywood et son charisme éblouit tout au long du film. C'est une très bonne Hazel Grace, elle convenait parfaitement au personnage que je m'étais représenter dans ma tête. 

Et bien sur je ne peux pas parler du film sans parler de l'émotion qui s'en dégage et c'est là sa grande force, c'est extrèmement bien fait, bien joué, bien monté. Certains passages un peu anodins dans le bouquins m'ont ici tiré les larmes aux yeux. J'ai été très émue des le premier quart du film jusqu'au grand final où alors ça a été les grandes eaux. 

Mais je retiens avant tout la beauté de cette relation et des dialogues entre les personnages et je remercie John Green et Josh Boone pour avoir aborder d'une si belle manière la maladie, la mort, l'amitié, l'amour. 


En bref :

FONCEEEEEEEZ !!!!! Okay ? 

Américain

La Malédiction du chat hongrois de Irvin Yalom

13:22

On continue dans la série des livres psychologiques avec "La Malédiction du chat hongrois" d'Irvin Yalom. Psychiatre renommé, il écrit autant de fictions que de témoignages à propos de sa belle carrière. 


De quoi ça parle ?

"La Malédiction du chat hongrois" c'est six femmes. Six femmes qui ont marqué d'une manière ou d'une autre Irvin Yalom dans sa profession, sa manière d'être et de se comporter avec ses patients. Il y a Myrna, la patiente trahie, Artémis l'envoutante ou même Momma, gardienne de l'inconscient de notre narrateur. 


J'ai mis beaucoup de temps à terminer ce livre car ce n'est pas de la fiction, c'est du témoignage de choses qui me touchent particulièrement. Etant en étude de psychologie et voulant orienter mon mémoire autour de la relation patient/soignant ce livre était une sorte de bénédiction car plein d'enseignement sans être académique.
Plusieurs fois j'ai du arrêter ma lecture au milieu d'une page parce que je devais prendre le temps de réfléchir à ce que je venais de lire et à réfléchir à ma future pratique professionnelle ou bien encore les quelques relations que j'ai pu nouer avec des patients au cours de mon stage. C'est un livre qui m'a beaucoup aidé à réfléchir là-dessus et m'a reboosté pour repartir dans mon mémoire.

Pour ceux qui ne sont pas en psychologie mais qui ont une certaine curiosité pour ce domaine je conseille ce livre également parce que les témoignages sont poignants et j'ai trouvé qu'Irvin Yalom avait le don de pouvoir très bien expliquer certaines notions psychologiques de manière claire et légère. Il y a un beau travail de vulgarisation et certaines histoires sont vraiment accrocheuses ! J'ai passé un très bon moment à le lire même si ça a été un peu long pour moi pour des raisons totalement personnelles. J'ai d'ailleurs prêté le livre à une de mes collègues au travail qui le dévore en ce moment même et qui est très heureuse de pouvoir parler avec moi de ce qu'elle lit et de ce que j'ai pu en comprendre en tant qu'apprentie psychologue.


En bref :

Des témoignages poignants et une manière agréable d'appréhender la psychothérapie et le contact avec les patients. Le style clair, concit et interactif de Yalom permet une belle approche de la discipline et rend son livre accessible à tous !


A qui je le recommande :

Aux étudiants en psychologie car il m'a permit de beaucoup me remettre en question.
Et aux petits curieux qui veulent savoir ce qui se passe dans la tête d'un psychologue quand il est face à des difficultés. 

Auteure Féminine

Les gens heureux lisent et boivent du café de Agnès Martin-Lugand

16:00

J'ai acheté ce livre il y a deux semaines au travail dans le but de m'occuper pendant ma pause de midi.  Un de mes collègues après avoir lu la 4ème de couverture m'a dit : "encore un de tes trucs de psycho !". J'avais secoué la tête en découvrant peu après que l'auteure est en réalité une psychologue clinicienne qui s'est consacré à l'écriture de romans. "Les gens heureux lisent et boivent du café", publié en 2013 explore la notion de résilience. 

De quoi ça parle ?

Un an après la perte tragique de son mari et de sa fille de 5 ans, Diane a du mal à retrouver le dessus. Entre les pressions parentales et la bienveillance un peu trop étouffante de son meilleur ami, elle décide de tout plaquer pour s'isoler dans un petit village irlandais. 


Le style concis et efficace de l'écriture a fait que j'ai lu ce roman presque d'une traite. J'ai été littéralement prise par l'histoire du personnage de Diane et par les personnages qui l'entourent.

Comme je l'ai dit en introduction, le roman décrit la résilience qui s'opère chez le personnage de Diane. La résilience est un terme psycho popularisé par Cyrulnik : c'est la capacité d'un individu à s'adapter à un traumatisme pour pouvoir le surmonter, le tout loin d'un encadrement médical (thérapie, antidépresseurs). Si on parle des très célèbres 5 étapes du deuil, la résilience en possède 8 :


  1. La défense/protection
  2. L'équilibre face aux tensions
  3. L'engagement et le défi
  4. La relance
  5. L'évaluation
  6. La signification
  7. La positivité de soi
  8. La création


Dix chapitres dans lesquels on suit l'évolution de Diane à travers ses étapes et comment son entourage français et irlandais lui permettent d'évoluer par rapport à ses souffrances, ses doutes et ses espoirs.
Au départ Diane est complètement effondrée, au bord du gouffre et le soutien de Félix, son meilleur ami ne semble pas suffisant. Alors pour éviter des vacances forcées avec lui elle décide de s'exiler en Irlande où elle ne connait personne et elle pourra enfin apprécier la solitude qu'elle n'arrive pas à avoir dans sa vie parisienne.
En Irlande elle rencontre sa propriétaire Abby, son mari Jack et leur neveu et nièce Edward (qui est en fait son voisin) et Judith qui habite à Dublin et qui vient en visite de manière ponctuelle.

Le point fort du récit est qu'il se contente d'aller directement à l'essentiel, je n'ai jamais eu le sentiment de redondance. J'ai aimé lire la relation qui se tisse entre Diane et son voisin et même si je pensais l'intrigue cousue de fil blanc j'ai été très étonnée par la tournure que prenaient les choses sur les dernières pages du livres. C'était une vraie surprise car là où le récit semble prendre des chemins tout tracés il bifurque d'un coup quitte à jouer avec nos nerfs pour nous amener vers quelque chose d'inattendu, mais finalement beaucoup plus logique.


En bref :

Un récit initiatique court mais fort en émotion qui nous transporte, dont la fin n'est qu'à moitié prévisible. J'ai aimé les personnages et leur évolution. Ils m'ont émue et parfois ils m'ont énervée mais ce sont des personnages logiques et vrais de bout en bout. La démarche de ce livre est honnête et le message délivré est fort. 

Américain

Des souris et des hommes de John Steinbeck

18:30

Quand j'étais encore au lycée, j'avais en terminale une prof de littérature extraordinaire qui savait donner le gout de la lecture à ses élèves. Etant déjà passionnée de bouquins à l'époque je n'attendais que ces cours pour la voir parler avec passion de ses auteurs préférés et de ce qu'ils pouvaient nous enseigner. Tout le long de l'année cette prof nous encourageait à lire et lire encore, voyant dans la culture générale l'ouverture sur le monde et la curiosité. Depuis, entre mes lectures diverses je me plonge dans un de ces classiques de la littérature qui semblent traverser les années sans prendre une ride. Je fais ça en souvenir d'elle parce que j'ai encore l'impression d'entendre sa voix quand il s'agit de roman classique.

Aujourd'hui je vous présente donc "Des souris et des hommes" de John Steinbeck, roman américain publié en 1937. 


De quoi ça parle ?

George et Lennie sont des amis de longue date qui parcourent ensemble les routes américaines à la recherche d'emplois saisonniers. Ils espèrent ainsi pouvoir s'acheter un terrain et vivre comme des rentiers. 


J'ai mis du temps à le lire, plusieurs jours parce que j'étais très prise par mon emménagement. Mais si j'avais eu un emploi du temps plus tranquille je suis sur que j'aurais pu le lire d'une traite tant la lecture est fluide et le livre court. L'histoire se déroule sur une très courte période, quelques jours à peine et est découpé en six actes qui construisent la narration de manière simple et linéaire. 
J'aurais du mal à parler du livre, mais en le lisant j'ai pris comme une claque dans la figure. J'ai compris pourquoi on le considérait comme culte, même si je suis bien incapable d'expliquer pourquoi. C'est le genre de livre qu'on découvre et qu'on comprend, comme si c'était évident qu'on en parle. 

J'ai aimé lire la relation entre les deux protagonistes, leur complémentarité, George qui est le cerveau et Lennie qui est les muscles. J'ai beaucoup apprécié de voir leur évolution, cette relation d'amour haine mais surtout de voir la relation de dépendance qui les lie tous les deux. C'est une histoire qui nous apprend le sens des mots "fraternité" et "sacrifice"

En bref :

Il faut le lire, ça ne prend vraiment pas longtemps et c'est passionnant. J'ai du mal à en parler parce que j'aurais peur de trop en dire sur l'histoire, mais foncez, ça en vaut la peine !

A qui je le recommande :

A tout le monde, parce qu'on ne devrait jamais laisser de côté ce genre de pépite littéraire.